Le 30 novembre dernier, à l’appel du Collectif Pour que vivent nos langues, quelque 500 personnes venues des quatre coins de l’Hexagone nous mobilisions à Paris pour dénoncer la réforme des lycées du Ministre Jean-Michel Blanquer ainsi que les propos tenus à l’encontre de l’enseignement immersif. Depuis cette mobilisation, les membres du Collectif continuons à échanger sur la suite à donner à notre action. Et, parallèlement, le 30 décembre, le député breton Paul Molac et 18 autres députés du groupe “Libertés et Territoires” déposaient à l’Assemblée Nationale une proposition de loi relative à la protection patrimoniale et à la promotion des langues territoriales.
Cette proposition de loi composée de 9 articles portait sur les langues territoriales en tant que patrimoine, leur enseignement et leur usage dans les services publics via la signalétique et les actes d’état civil.
La proposition a été examinée en Commission des affaires culturelle de l’Assemblée nationale la semaine dernière. Sur les 9 articles, 7 ont été rejetés (notamment tous ceux traitant de l’enseignement) et seulement deux conservés après amendements : l’article 1er relatif au patrimoine et l’article 8 portant sur la signalétique. En l’état, ces deux articles n’apporteraient aucune avancée supplémentaire, l’article 1er ne précisant pas comment oeuvrer concrètement en faveur de l’enseignement, la promotion et le développement des langues territoriales et l’article 8
traitant uniquement de la signalétique, domaine dans lequel le bilinguisme est déjà bien avancé, au Pays Basque tout du moins.
Il reste cependant intéressant de suivre le cheminement de cette proposition, que ce soit pour jauger de l’engagement des parlementaires lors des débats à l’Assemblée nationale et au Sénat (première lecture à l’Assemblée ce jeudi 13 février) ou encore pour voir si des propositions
d’amendements seront proposées.
Enfin, force est de constater qu’une fois de plus la mobilisation sur le terrain a poussé certains élue- s à agir et qu’elle permet de remettre la thématique des langues territoriales au coeur de l’actualité. Et pendant que débats et votes se succéderont à l’Assemblée nationale et au Sénat, le
mouvement associatif continuera à se mobiliser et à travailler au sein de structures comme le Collectif Pour que vivent nos langues pour obtenir de nouvelles avancées dans leur usage et leur transmission et afin que les droits linguistiques des locuteurs soient enfin reconnus et respectés.
Bayonne, le 12 février 2020